Communiqué de presse
Bien que les négociations s’avèrent plus ardues qu’escompté par le Conseil fédéral, celui-ci refuse de déroger du cap qu’il s’est fixé en 2008. L’objectif est toujours de conclure un accord très large comprenant un volet libre-échange agricole mais également une adoption importante de la législation européenne dans les domaines de la santé et de la protection des consommateurs. Si la coordination de certaines actions permettant une meilleure protection des consommateurs peut sembler à première vue intéressante, l’ASSAF-Suisse s’oppose malgré tout au mandat de négociation actuel. En effet, il met en danger l’industrie suisse du tabac et par ricochet l’existence de plusieurs centaines de familles paysannes. Par ailleurs, la Confédération ne pourra obtenir que très peu d’exceptions à la reprise de «l’acquis communautaire». Ceci reviendrait donc une fois encore à traduire dans le droit suisse des milliers de pages de la législation européenne.
En 2008, les exportations suisses de cigarettes ont représentés environ 750 millions de francs soit plus de 10 % de l’ensemble des exportations du secteur agroalimentaire. D’un autre côté, les importations de tabac étaient inférieures à 300 millions de francs. La balance commerciale du secteur du tabac, supérieure à CHF 450 millions, est ainsi la plus importante de tout le secteur agroalimentaire. Or, le projet d’accord de libre-échange-agricole (ALEA) avec l’UE, qui vise paradoxalement à améliorer la balance commerciale du secteur agroalimentaire indigène, met en danger la présence de cette industrie en Suisse. En effet, la signature d’un tel accord signifierait probablement la reprise complète du droit européen qui est beaucoup plus restrictif que notre législation en matière de production de cigarettes destinées à l’exportation. En plus de la perte d’environ 4’000 emplois, la délocalisation de cette industrie représenterait une grosse perte pour les finances publiques et l’AVS.
Bien que le tabac helvétique ne représente qu’une faible part d’une cigarette produite en Suisse, plusieurs centaines de familles paysannes vivent tout ou partie de la culture du tabac. Cette production, qui ne bénéficie pas de subventions publiques puisque le soutien se fait via les fumeurs, serait évidemment condamnée à disparaître en cas de fermeture des usines suisses. L’ASSAF-Suisse est donc heureuse d’accueillir en son sein l’association faîtière des planteurs de tabac, SwissTabac, comme l’a décidé son comité le 25 juin dernier. Cette adhésion permet également à l’ASSAF-Suisse de représenter dorénavant l’ensemble des branches de production végétale. Outre SwissTabac, le Centre patronal ainsi que la Société des encaveurs de vins suisses ont également rejoint ces derniers temps les rangs des opposants à un libre-échange pur et dur en matière agricole.
Renseignements:
Walter Willener, Président ASSAF-Suisse, Lausanne, 079 689 31 06
Loïc Bardet, secrétaire général ASSAF-Suisse, Lausanne, 079 718 01 88