Communiqué de presse
L’objectif du Conseil fédéral d’une signature rapide d’un accord de libre-échange agricole (ALEA) avec l’Union européenne (UE) semble s’éloigner. Ainsi, le calendrier officiel des négociations qui prévoyait jusqu’à maintenant une conclusion de l’accord en 2010 déjà a été dernièrement modifié. Ceci est dû à deux facteurs importants. D’un côté, l’UE s’avère être un partenaire plus coriace que prévu alors que, d’un autre côté, le vent semble avoir tourné au sein des partis politiques. Le PDC est dorénavant officiellement favorable à un arrêt des négociations le 1er septembre prochain. L’ASSAF-Suisse qui a engrangé de nouvelles adhésions ces dernières semaines (fédération des moulins bernois ainsi que plusieurs membres individuels) ne peut que se féliciter de la tournure actuelle des événements.
Alors que les pays de l’UE font face à d’énormes difficultés financières et doivent en conséquence renforcer leur cohésion, il paraît de plus en plus illusoire d’espérer obtenir pour la Suisse de grandes exceptions à la reprise de «l’acquis communautaire». Par ailleurs, les négociateurs européens ne semblent pas être motivés à discuter des entraves non-tarifaires au commerce. Il ne faut pas oublier que l’adoption unilatérale du Cassis-de-Dijon a fait perdre une bonne partie de sa monnaie d’échange à la Confédération. Le risque est donc grand d’avoir un ALEA du type accord OMC, c’est-à-dire surtout concentré sur la suppression des droits de douane. Ce scénario serait évidemment le pire possible.
Heureusement, ces craintes commencent à faire effet au niveau politique comme le montre la «Politique agricole 2020» que la présidence du PDC suisse a présenté à la presse le 25 mai dernier. Ainsi, vu qu’il paraît peu probable que le Cycle de Doha soit conclu avant la fin du mois d’août, l’ASSAF-Suisse se montre optimiste quant à une réorientation des objectifs de la Confédération en matière de politique agricole. Dans ce cadre-là, nous demandons au Conseil fédéral de cesser les négociations en faveur d’un ALEA et de favoriser les échanges commerciaux selon les possibilités offertes par les accords bilatéraux (clause évolutive). Enfin, le Cycle de Doha doit être abandonné et l’OMC doit recommencer de nouvelles négociations qui tiennent également compte des principes du développement durable.
Renseignements:
Walter Willener, Président ASSAF-Suisse, Lausanne, 079 689 31 06
Loïc Bardet, secrétaire général ASSAF-Suisse, Lausanne, 079 718 01 88